Réels ou Imaginaires ? Mes récits sont un peu les deux, car il y a toujours une part de nous et donc de réel dans ce que l'on écrit ! Venez les lire et les commenter, je vous accueillerais avec plaisir !
On frappe à la porte. J’entends la chaise de ma voisine racler le sol. Elle se lève et se dirige vers le bruit. Je tente de rester attentif mais ils parlent dans une autre langue. Pourquoi ma vue ne revient-elle pas comme la dernière fois. Au moins des ombres, juste des ombres afin de savoir où ils sont…
Une autre voix. Je la connais aussi celle-là. Une voix de femme, elle crie. Je sens qu’elle se jette sur moi et me serre très fort, jusqu’à me faire mal. Je n’arrive plus à bouger, je ne sais pas quoi faire. Mes bras sont retombés le long de mon corps, ballants.
-« Oh mon chéri, c’est toi, enfin ! Je t’ai tellement cherché ! Pourquoi n’as-tu pas dit qui tu es !? »
-« Il ne peux pas parler, madame, il est devenu muet et ne se souvient plus de rien. »
-« Comment ? M..mais, comment est-ce possible ? Pourquoi est-il ici ? »
-« Il est accusé d’un meurtre et … »
-« D’un meurtre ? Mais il ne ferait même pas mal à une mouche. Et puis vous avez vu de quoi il a l’air ? Jamais il n’a été aussi maigre et si faible ! Que lui faites-vous ici ? »
-« Moi, rien, j’essaye justement d’en savoir plus, mais il a du mal à écrire, ne voit plus rien et ne parle pas. Je ne peux rien faire de plus ! »
-« Je…Je peux vous garantir qu’il n’a rien fait de mal ! Je me porte garante de lui ! »
-« Là n’est pas la question, madame, il a été trouvé à quelques mètres de la victime, complètement ivre et endormis. Que vous vous portiez garante n’y changera rien ! »
Les voix commencent à monter en puissance, mon esprit se ferme de nouveau, je ne supporte plus leurs cris. Je me mets les mains sur les oreilles pour faire cesser le vacarme.
Un cri. Je viens de crier. Tout le monde s’arrête de parler. Un silence pesant s’installe dans la pièce que j’imagine petite. Je me balance d’avant en arrière, je n’arrive pas à m’arrêter, énervé et surpris à la fois par ce son sortit de ma bouche. Ce son que j’attendais depuis si longtemps.
Un autre cri. Je ne sais même pas si je prononce un mot ou juste un son pur ne voulant rien dire. Je relève la tête et enlève mes mains de mes oreilles. J’essaye de regarder autour de moi, mais le noir est encore présent. Je suis presque content d’avoir pu sortir ce cri. J’essaye alors de prononcer une syllabe, un mot, n’importe quoi.
-« I…on »
Je veux dire un nom mais je n’arrive plus à le prononcer. Une des deux femmes s’approche de moi et s’accroupie, ses mains sur mes genoux.
-« Calme toi. Essaye encore. Qu’est ce que tu veux nous dire ? »
-« nnn…nii…on ! »
-« Oui, c’est ça c’est mon prénom, essayes encore : Ninon ! »
-« nnii..nnoonn. »
Je me fais l’effet d’un enfant qui apprend à parler et à prononcer les syllabes une à une. C’est un calvaire, comment en suis-je arrivé là ?
Plusieurs heures passent. Je réussi à parler petit à petit. Mais ma mémoire, elle, ne réapparaît pas. Juste ce nom, son nom. Le mien est perdu. Ce qu’il s’est passé a disparu de moi-même.
La lumière du soleil. Elle me brûle la peau, les yeux, tout ! Dans un même temps, elle me semble douce, chaleureuse, accueillante. Ninon me tiens par le bras et m’emmène je ne sais où. Chez nous dit-elle. Mais je ne connais pas de chez nous.
25 Mars 1925
Il s’est enfin endormi. 5 mois que j’attendais ce moment, le revoir ici, chez nous. Des rêves semblent l’agiter la nuit. Il ne parle presque pas, et je dois le guider pour faire le moindre pas. Que lui ont-ils fait ?
28 Mars 1925
C’est fini. Il n’a pas survécu. Après sa longue absence, je n’ai même pas réussi à le soigner et à le remettre d’aplomb. Il dormait toujours, ne bougeait plus. A-t-il réellement tué cette personne. On ne le saura jamais. En tout cas la prison, elle, l’a assassiné. C’est fini.
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